Internet mobile à l’horizon 2014

Une étude de Capgemini publiée en juillet 2010 pour le SRI (syndicat des régies internet) montre la forte croissance du mobile qui sera le premier point d’accés à internet en 2014 en France. Cela rejoint l’étude de Gartner début 2010, dans laquelle il annonce que dès 2013, le nombre de smartphones et de mobiles connectables devrait dépasser le nombre de PC. Cela induit bien que le mobile en général devienne le premier moyen d’accès potentiel à Internet. Ce développement devrait contribuer à permettre potentiellement à 3 milliards d’adultes d’effectuer des transactions électroniques (internet mobile ou PC) à partir de 2014.

Point de départ…

L’augmentation du taux de pénétration de l’internet mobile s’inscrit dans une évolution logique.
Du téléphone à fil à la cabine puis au mobile, du desktop au portable et à la plaquette, de l’interface mécanique à des interfaces tactiles, la tendance incontournable est à l’autonomisation de l’univers de la communication, à l’adaptation des interfaces à une utilisation plus instinctive, à l’intégration au corps de prothèses extensives permanentes, autonomisation et intégration étant bien sûr corollaires l’une de l’autre. Rien de surprenant donc dans les prévisions de Gartner et dans celle de Capgemini

Conséquences…

  • La première conséquence est évidente : on voit bien sûr l’intérêt qu’il y a à concevoir des sites et des applications adaptables ou optimisés pour le format mobile, de négliger la relation avec un grand nombre, et bientôt peut-être, une majorité de ses utilisateurs et de ses clients. Toujours d’après l’étude de Capgemini, 67% des annonceurs en France envisagent d’ores et déjà le développement d’une application mobile.
  • Autre conséquence que pointe Gartner: là où le web, le search, permet d’extraire de l’info organisée et promue pour drainer l’attention qui remonte vers l’émetteur, le développement de l’internet mobile permet de s’adresser directement à l’utilisateur dans une stratégie moins « pull » et plus « push ». La connaissance du contexte et celle du profil de l’utilisateur prennent une importance de premier plan : localisation, motivation, fréquentation des réseaux sociaux deviennent des renseignements fondamentaux pour la segmentation et le ciblage permettant de délivrer un message personnalisé rattaché à l’expérience de cet utilisateur.

Une confirmation
Facebook, présent d’entrée sur des smartphones, sera, sauf dérapage, confirmé en 2012 comme premier hub pour le social web et l’interopérabilité des réseaux, au travers de mécanismes divers comme Facebook Connect par exemple. Cela le place en situation de premier marchand de profils. Et voilà confirmé que la gestion de la vie privée restera un grand défi pour Facebook et par ricochet pour nous aussi !

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4 comments

  1. Perso, je ne vois pas vraiment ce qu’il y a de tellement changé dans ces usages. Je vois juste un départ d’un nouveau marché et de nouveaux usages qui n’existaient pas avant. Tout pour moi n’est qu’une question de transition. Ce que nous connaissons actuellement dans cette mutation de l’accès à internet n’est qu’une question de période.

    Tout d’abord, les gens n’utilisent pas moins Internet chez eux pour autant, il faut que ce soit clair. Ils l’utilisent même de plus en plus, à en croire les chiffres de fréquentation du web et du reste du net. On a simplement ajouté cette nouvelle manière d’utiliser internet et d’y accéder, manière qui était de toutes façons imminente et planifiée.

    Quant à la répartition des acteurs de la guerre nouvelle qui se lance, il semble qu’Apple soit déjà en train de gagner, suivi par Android.
    (voir par là http://www.osnews.com/story/23074/Android_Rises_in_Mobile_Web_Usage_iPhone_Stagnates_Declines ).

    Si le surf mobile est différent, c’est parce que le contexte d’utilisation est différent. Les gens ont moins de temps à consacrer, les temps de visite et les taux de rebond vont exploser, mais pas pour des raisons pécuniaires, pour une fois qu’on a eu l’intelligence de vendre dès le début de l’illimité sur tout ce qui est 3G et plus, si affinités, et ce dans tous les pays. Ce qui fait au final qu’on peut mesurer l’impact mobile et décortiquer dès le début ce que les utilisateurs font de ces nouveaux objets.

    Il reste néanmoins à faire abstraction de cette mobilité adoptée au détriment de certains aspects pratiques critiqués de manière récurrente, comme la petitesse des interfaces physiques obligeant à rééchelonner les parties virtuelles des interfaces web qui sont derrière.

    Apple, dont on dit qu’il invente des choses inutiles en arrivant bien à les vendre (j’en connais qui relayent certaines vidéos des Guignols de l’info, suivez mon regard…) a trouvé la pierre angulaire qui manquait à mon sens pour parfaire cette pyramide des moyens d’accès : l’iPad.
    Vendre une tablette très lisible et néanmoins transportable (le mot est juste, c’est un petit portable pour le transport, qui ne sert qu’à aller sur le net et lancer quelques applis peu gourmandes) était une *très* bonne idée.

    Ne reste qu’une échelle non exploitée que tu abordes ici : l’infiniment petit et l’intégré, le fusionnel. Ce qui entre en symbiose avec le corps, intégré au bras, dans les yeux, ou le cerveau (ça fait froid dans le dos, mais on peut arriver à de telles choses très vite et sans désagréments), ou pour les plus prudes dans les lunettes ou tout simplement dans l’espace environnant, par exemple.

    Enfin sur l’aspect « push », c’est encore une fois issu de la conception qu’on a lors d’un tel tunnel d’utilisation typique (lancement, synthèse, recherche, découverte, fermeture) : on cherche encore plus une info de manière active ou simplement un fil d’actualité sur le web mobile, on n’a pas le confort de l’utilisation d’une machine qui occupe pleinement le champ de vision et le reste des sens. De ce fait le futile est mis à la trappe, et même Facebook reste moins expressif et plus direct, plus simplifié dans sa version mobile.

    Un aspect (plutôt un point de détail) qu’on n’aborde pas ici est la lenteur. Le web mobile n’est pas encore tout aussi rapide, surtout quand on est loin des grands réseaux et/ou points d’accès ou que le réseau est saturé. Cette légère lenteur combinée à un manque de pratique des interfaces conduit l’internaute à l’impatience plus rapidement, mais à une plus grande tolérance car c’est encore neuf, bien que cette tolérance soit temporaire.

    Il est normal, mais transitoire à mes yeux, qu’on utilise tout ceci d’un manière différente, et que ce que l’on propose sur les plateformes mobiles soit donc différent. Traduire : aller à l’essentiel sans s’autoriser les fioritures, les détournements ou les étapes intermédiaires…

    Enfin, en parlant de la vie privée il est paradoxal ici de créer des interfaces de moins en moins froides et de plus en plus proches de nous et de vouloir leur demander de garder leurs distances. C’est aussi ce qui fait que les utilisateurs ont une mentalité « d’utile » et non « d’agréable » ou de détente vis à vis de ces nouveaux usages. Le scepticisme est de mise et me semble de plus en plus justifié.

    Mais pas la peine d’entretenir une quelconque paranoïa ici, il vaut mieux se réjouir de ce qu’on crée et invente plutôt que de s’attarder à anticiper ce que vont en faire ceux qui veulent détruire.

  2. Tu sera sûrement intéressé par cette étude récente. Ciblée ethnographie, elle insiste sur les fonctions statutaires et relationnelles de l’objet, le mobile, mais donne quelques pistes de réflexion quant à ses usages. Certes le mobile souffre de certaines limites, mais il offre de nouveaux modes d’accès à l’info et surtout de nouvelles possibilités de communiquer. Evidemment d’accord sur le fait qu’il ne peut être un simple ersatz de l’Internet fixe, il ne le remplace pas point par point, et en conséquence l’un ne mourra pas de l’autre. A voir cependant comment évolueront les usages de l’un et de l’autre au fur et à mesure du développement des services sur mobile, qu’ils viennent d’institutions, d’entreprises ou des marques. Quid de l’effet de la généralisation de l’accès mobile sur l’accès fixe domestique avec des fonctionnalités de mieux en mieux adaptées à la vie quotidienne ? L’étude ne dit rien sur le sujet.

    Merci pour cette…. longue…. réaction 😉

  3. Bonjour marie,
    Je partage complètement ton avis et les contenus de ton article
    Je considère que les smartphones vont révolutionner l’internet et les modes de consommation ou d’usage au profit de plus de simplicité et d’une meilleure adaptation aux besoins des clients. La relation BtoC sera améliorée.
    A+
    Stéphane

    Ce commentaire a été repris sur le blog de l’agence groupeReflect-Emakina Group (lieu initial sur lequel j’ai publié ce billet)

  4. Ce billet a été twitté 9 fois depuis le site groupereflect.net :

    groupeReflect
    Internet mobile à l’horizon 2014 http://goo.gl/fb/uBT8B

    laurentjavault
    analyse intéressante (1) #iphoneetmobiles 1ère porte d’entrée vers le web en 2014 RT @groupeReflect: http://goo.gl/fb/uBT8B

    laurentjavault
    Analyse intéressante (2) + de push car meilleure connaissance/connexion profils utilisateurs RT @groupeReflect http://goo.gl/fb/uBT8B

    EdshelDee
    Internet mobile à l’horizon 2014 http://bit.ly/bVaHhq

    nouveauxmedias
    Internet mobile à l’horizon 2014 http://j.mp/aBtldc

    jfdelande
    Internet 2014 http://www.groupereflect.net/blog/archives/2010/10/internet-mobile-a-l%e2%80%99horizon-2014.html?parole_d_expert

    HeleneDirani
    Internet mobile à l’horizon 2014 http://t.co/3cKU8X4 via @groupereflect

    politechnicart
    #insidemarketing Bah au moins c’est clair: le web mobile ou le push niches http://bit.ly/aCSDPE

    Benoit_MICAUD
    Internet mobile à l’horizon 2014 http://t.co/mMaYacS via @groupereflect

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