Objets connectés, avez-vous donc une âme ?
C’est le titre d’une conférence des Techdays 2014 animée par Bernard Ourghanlian, directeur technique de Microsoft. Si la question philosophique reste à débattre, il n’en reste pas moins que 2014 sera bien l’année du décollage de ces objets annoncés depuis quelques années.
En effet, leur développement et leur diffusion massives et rapides sont désormais possibles. Gartner n’annonce t-il pas 26 milliards d’objets connectés en service dans le monde en 2020. L’IDATE penche pour 80 milliards.
Quatre conditions de cette « explosion des objets connectés » sont réunies :
- La maturité du smartphone et de sa diffusion, ce qui permet l’agrégation des objets,
- Le développement du cloud, qui permet stockage et accès aux données de n’importe quel point,
- Le perfectionnement des capteurs qui offrent désormais puissance et autonomie énergétique,
- Le big data qui permet de collecter des données dont la masse va exploser et d’en extraire la valeur ; sans oublier le machine learning qui permet de donner une intelligence à l’ensemble.
On se prend à imaginer ce qu’apportera le développement de l’intelligence artificielle à ce monde d’objets communicants devenus éducables et en tout ou partie autonomes.
Cet internet des objets vient après l’internet des infos, (le web), l’internet des individus, (les réseaux sociaux), et l’internet des lieux (Foursquare) ; en somme le tout internet, l’internet of everything. People to people, people to machine, machine to machine, tout est connecté. Les enjeux techniques, économiques et sociétaux sont colossaux et tous les domaines sont concernés. Si un certain nombre d’exemples relatifs à l’automobile et à la ville connectées, aux smarthomes et smartgrids, projets en partenariat avec Microsoft ont été présentés aux Techdays, le sport, la santé, l’assistanat aux personnes âgées ou à chacun d’entre nous, l’agriculture, la réalité augmentée sont le cadre de scénarios de développement des objets connectés.
Alors cette explosion n’est-elle pas une bulle ? La multiplication tous azimuts d’innovations garantit-elle que ces objets vont trouver un public ?
Parmi les objets déjà accessibles au grand public, l’offre porte d’abord sur des objets portables. Il suffit de parcourir quelques sites pour voir que la concurrence sera sévère. Il est temps de créer sa startup, mais il y aura des morts. Le potentiel est énorme, mais quelques obstacles pourraient freiner la vague : La gadgétisation excessive décrédibilisante, une interopérabilité défaillante liée à une bataille des standards, une interconnexion peu étendue qui isolerait chaque objet, et bien sûr la sécurité des données qui s’impose de plus en plus comme une question centrale.
Enfin le progrès nécessitera le design d’interfaces homme-machine nouvelles, l’expérience utilisateur devient globale, avis à tous les UX et Thinking designers ! Et si vous voulez concevoir de petits objets connectés, Microsoft propose Gadgeteer, un petit outil open source. L’innovation pour et par tous (ou presque), c’est aussi ça le numérique.