Première rencontre…première impression…effet de halo
Tout comme le premier contact, la première rencontre ou les premières lignes d’un livre donnent une première impression qui nous conduit parfois à anticiper des convictions et des conclusions, le premier contact avec une page web ou une interface va prédéterminer l’expérience utilisateur qui va suivre. C’est le bien connu effet de halo.
Une toute première expérience négative impactera durablement la suite de l’expérience. La correction ne pourra en être faite qu’au cours du temps.
Mais dans le cas d’un site web ou d’une application, le visiteur prendra t-il le temps ? Reviendra t-il ? Pourquoi va t-on être spontanément attiré vers un site plutôt qu’un autre ?
50 MILLISECONDES !!
C’est le temps suffisant pour que l’œil…et le cerveau soient impactés par une page web et que l’utilisateur en tire une impression, la première ! Sans doute connaissez-vous cette étude de Gitte Lindgaard parue en 2006 ; et l’impression des utilisateurs exprimée après un contact si bref ne change que très peu après un examen plus approfondi de la page ! Comment l’expliquer ?
Ces quelques millièmes de seconde ne permettent évidemment pas d’analyser la page. Une explication possible est que l’image perçue laisserait non pas des sensations identifiables, individualisables et analysables, mais plutôt un bloc de pures sensations, spontané, appelé quale par les psychologues. C’est le résultat de la perception immédiate par le cerveau de rapports au sein d’un ensemble, mêlant structure graphique, degré de clarté du fond, couleurs, présence de photos, dessins ou graphiques…le tout en accord avec les grands principes de la Gestalt.
1 À 2 SECONDES !
C’est la durée maximale au bout de laquelle la barre de navigation et la forme des principales structures doivent s’afficher sur l’écran (A.King, 2003). Cette durée fait toujours consensus parmi les chercheurs. Au delà, les clics « retour » ou « arrêt » guettent…
5 SECONDES !
C’est la durée d’exposition à un écran que l’on retient pour tester les premières impressions d’un utilisateur, celles qui influeront et conditionneront l’interaction. C’est le temps jugé nécessaire et suffisant pour que le processus individuel, mêlant analyse cognitive et réactions émotionnelles, permette à l’utilisateur de formuler ce qu’il a perçu, compris et retenu. Le « test des cinq secondes » effectué sur une page ou une maquette haute fidélité permet d’en juger la réception et éventuellement de la rectifier lors de certaines phases de conception.
8,6 SECONDES !
Toujours selon King, c’est la durée maximale moyenne au bout de laquelle la page entière doit être affichée. Une durée un peu inférieure à la capacité de concentration d’un poisson rouge, confirmée par une récente étude de Microsoft Canada ! Au delà…et même parfois avant, l’impatience se manifeste et l’utilisateur sort du flow ou n’y entre pas (oui, l’utilisateur vit très mal la moindre contrariété dans sa navigation…). Le flow est cet état de bien être où tout coule de source sans contrariété, ou le feedback immédiat et satisfaisant entraîne loin du temps de la montre, ce qui rend l’utilisateur positivement disponible pour l’information que vous souhaitez délivrer…
Que conclure de ces quelques données ?
En tant que professionnels de l’expérience utilisateur nous connaissons évidemment l’importance de la qualité des interfaces, des pages d’accueil, des messages portés par les icônes et nous nous attachons à leur qualité de conception et de réalisation. Leur valeur stratégique en terme d’information, de différenciation, de positionnement…, leur utilité, leur utilisabilité, leur crédibilité sont bien sûr des préoccupations rationnelles majeures pour l’utilisateur. Mais nous savons que le pouvoir d’attraction…ou de répulsion se manifeste parfois en un temps très court. La première impression, processus individuel, cognitif et émotionnel à la fois, joue un rôle important dans l’interaction, et appelle l’attention conjointe des experts UX, des graphistes et des développeurs.